Nous avons toujours été sur le terrain pour sensibiliser les populations sur les violences basées sur le genre. Nous nous réjouissons de l’Initiative Spotlight qui va encore renforcer ce que nous sommes en train de faire sur le terrain surtout avec l’implication de la police et de la gendarmerie. Nous souhaitons aussi l’implication des juges. Dans mon canton, l’exode des hommes qui partent et qui laissent les femmes est une forme de violence basée sur le genre que subissent les femmes. Les femmes sont laissées avec leurs enfants des années et des années sans soutien et sans nouvelle de leur mari. Cela constitue un véritable problème. Les hommes, par manque de ressources partent en exode pour deux voire quatre années et même plus, laissant derrière eux femmes et enfants.
Durant des années la femme n’a pas des nouvelles de son mari. Ce dernier ne s’occupe plus de sa famille. La femme subit là une forme de violence. Elle se retrouve dans une situation de non divorcée, mais aussi, en quelque sorte, de non mariée part de son mari. À notre niveau, on ne peut rien faire pour elle sans l’accord du proche parent délégué par le mari pour la gestion de son foyer. Nous souhaitons qu’au niveau de la justice que les mécanismes soient renforcés pour mieux appuyer la prise en charge de la femme.
Pour éradiquer cette forme de violence, il faut aller vers l’autonomisation de la femme à travers des activités génératrices de revenus qui vont permettre aux femmes de s’occuper de leurs enfants et d’elles-mêmes, en cas d’absence du mari parti en exode. Concernant les hommes, il faut surtout les sensibiliser sur les droits et devoirs envers leurs conjointes car l’ignorance est l’une des causes de cet abandon des femmes par leurs maris partis en exode.