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Le Niger connaît une croissance démographique rapide qui pose d’importants défis dans les domaines de l’agriculture, de l’environnement, de la santé, de l’éducation, de l’emploi, de l’habitat, etc. Le maintien du taux annuel de croissance démographique qui dépasse actuellement 3%, compromettra tous les efforts de développement qui seront entrepris dans les années à venir.

La croissance démographique très rapide s’explique surtout par une fécondité exceptionnellement élevée résultant d’un niveau très bas d’utilisation de méthodes de contraception. Ainsi, en 2006, un couple sur vingt seulement utilise une méthode efficace de contraception au Niger. Cette proportion est très faible, comparée à ce qui est observé dans la plupart des pays en développement et du monde musulman où au moins un couple sur deux planifie volontairement ses grossesses.

Or, au Niger, la proportion de femmes qui souhaitent planifier leurs grossesses est importante et beaucoup d’hommes y sont également favorables. L’Enquête Démographique et de Santé au Niger (EDSN) de 1998 a révélé que 45,6% des femmes en union souhaitaient espacer la prochaine naissance de 2 ans ou plus ; chez les hommes mariés, cette proportion était de 53,1%. Toutefois, les conseils et services en matière d’espacement des naissances sont insuffisants, peu accessibles et de qualité limitée.

 

La fécondité élevée des 15-19 ans (199 pour1000) et 20-24 ans (302 pour 1000) s’explique aussi par l’exceptionnelle précocité des mariages par rapport non seulement, aux autres pays du monde musulman, mais aussi de la sous-région. Au Niger, une fille sur deux est déjà mariée avant 15 ans.

Dans les années à venir, les défis engendrés par l’augmentation accélérée de la population nigérienne seront encore plus importants, si le taux annuel de croissance démographique n’est pas maîtrisé le plus tôt possible. La population nigérienne pourrait atteindre ainsi 17 millions d’habitants dès 2015, et 56 millions en 2050.

Cette augmentation très rapide des effectifs de la population nigérienne engendrera des demandes impossibles à satisfaire dans les domaines de l’agriculture, de l’environnement, de la santé, de l’éducation, de l’urbanisation, et de l’emploi notamment.

Les populations nigériennes tireraient des avantages importants d’une maîtrise progressive de la croissance démographique.

L’objectif global de la politique adoptée par le Gouvernement le 14 février 2007, vise la réduction de la pauvreté grâce, à l’acquisition d’une mentalité et de comportements reproductifs aptes à induire au sein des populations une augmentation significative de l’utilisation de la contraception et une réduction des mariages précoces. Ces comportements permettront d’enclencher un ralentissement progressif de la croissance démographique du pays.

Pour atteindre cet objectif global, le Gouvernement entend garantir d’ici 2015, à tous ceux qui le souhaitent, l’accès à des services de proximité en santé de la reproduction sûrs, efficaces, abordables et acceptables et tout mettre en œuvre afin que l’utilisation de méthodes de contraception augmente d’au moins un point de pourcentage par an dès 2007.

C’est conscient de tous ces problèmes auxquels sont confrontées les populations nigériennes que le Gouvernement a décidé d’agir et de mettre en œuvre de nouvelles initiatives en vue notamment, de responsabiliser davantage les familles nigériennes dans leurs comportements en matière de procréation et leurs devoirs d’assurer à leur descendance de bonnes conditions de vie.

Ces nouvelles initiatives concernent :

- l’information, l’éducation et la communication en santé de la reproduction telle que définie par la loi en la matière; 
- l’extension de l’utilisation des services en santé de la reproduction, notamment en planification familiale ;
- la promotion économique des femmes ; 
- la responsabilisation des couples et 
- la prise en compte des interrelations entre population et développement.

L’adoption de la Déclaration de la politique de population par le Gouvernement a été soutenue par les efforts de plaidoyer et d’actions entrepris par plusieurs partenaires. Dans ce processus, le Fonds des Nations Unies pour population -UNFPA- a joué le rôle de premier plan auprès du Gouvernement du Niger, à travers le Ministère de la Population et de l’Action sociale. En effet, en plus du plaidoyer constant entrepris auprès des autorités du Ministère de la Population, et des appuis financiers en faveur des activités de population et développement, l’UNFPA a soutenu la Direction de la Population par la mise à disposition d’un NPPP en vue d’une assistance technique.