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A l’occasion de la journée internationale de la jeune fille célébrée chaque 11 octobre, partons à la rencontre de quatre jeunes filles remarquables par leur ambition, leur détermination et leur savoir-faire acquis après une formation au centre de formation ‘’Guidan Raya Yaran Karakara’’ (GRYK) de Zinder. Dans ce centre situé dans l’Est du pays, à plus de 900 km de Niamey, la capitale du Niger, l’UNFPA, en partenariat avec le GRYK, soutient la formation professionnelle de 150 filles dans les filières suivantes : menuiserie bois, mécanique moto, cuisine/restauration, et coiffure et esthétique.

’Au Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), nous croyons au pouvoir des filles de transformer et d’améliorer ce monde. Et nous travaillons pour leur donner cette opportunité.’’ -  Natalia Kanem, Directrice Exécutive de l’UNFPA.

Le Programme ‘’ Initiative Illimin’’ mis en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Niger s’inscrit dans la dynamique de cette réflexion de Madame La Directrice Exécutive de UNFPA. Cette initiative vise à favoriser l’insertion économique et sociale des adolescentes/jeunes filles et à contribuer à la maitrise de la croissance démographique à travers, d’une part, l’autonomisation des adolescentes, et l’opérationnalisation du dispositif de suivi-évaluation en vue de la capture du dividende démographique, d’autre part.

Biba Moussa : Future formatrice en menuiserie bois

‘’J’ai fait du bon travail et mes parents sont contents de moi’’, partage Biba Moussa, âgée de 21 ans, en formation depuis trois mois au centre de l’ONG GRYK dans le cadre du partenariat entre l’UNFPA et cette ONG. C’est au cours de son passage à l’Espace Sûr de Zinder l dans le cadre de l’Initiative adolescentes du Niger mis en œuvre par le gouvernement nigérien à travers les ONG locales avec le soutien de l’UNFPA que Biba a eu envie d’avoir un métier.

‘’ J’ai quitté l’école en classe de 6ème pour résultats insuffisants. Je n’aimerais pas rester inactive. C’est ainsi que j’ai saisi l’opportunité de suivre une formation de sept mois offerte par le centre GRYK, un Espace Sûr, pour apprendre la menuiserie bois’’ affirme Biba Moussa.  A partir du troisième mois de formation, elle maîtrise la fabrication de chaises, de tables et de lits. ‘’ Mon rêve est de devenir formatrice en menuiserie bois et d’avoir mon propre atelier pour former les filles dans ce métier’’ se plaît à dire tout haut Biba Moussa. 

Halima : Mécanicienne par vocation 

‘’ Quand j’ai commencé la formation, notre moniteur nous a dit de ne pas avoir peur. Il nous a encouragées, en nous disant de travailler dur pour devenir plus fortes que les garçons’’, raconte Halima.

Âgée de 21 ans, mariée et mère d’un enfant de deux ans, Halima est en formation au centre de l’ONG GRYK depuis trois mois dans le cadre du partenariat entre UNFPA et cette ONG.

Il y a trois ans, elle avait déjà fréquenté, l’Espace Sûr de Karakara dans le troisième arrondissement communal de Zinder, toujours dans le cadre de l’initiative Adolescentes du Niger ‘’Illimin’’ mise en œuvre par le gouvernement nigérien à travers les ONG locales, avec le soutien de l’UNFPA.

Depuis que j’ai quitté l’école au collège en classe de 4ème, mon objectif est d’avoir un métier. La mécanique moto, c’est le métier que j’aime depuis mon enfance. C’est dans ce métier que je compte gagner ma vie à la sueur de mon front et venir en aide à ma famille qui va sûrement me bénir. Et cette bénédiction va m’accompagner dans ma vie’’, a affirmé Halima.

Halima, ne partage pas l’idée selon laquelle certains métiers comme la mécanique sont réservés aux hommes. Son mari a la même vision qu’elle et compte l’aider à avoir son propre atelier.  ‘’Ce que font les hommes, les femmes aussi peuvent le faire’’, assure Halima.  Elle poursuit ‘’ même pour la maternité nous n’avons aucun problème. Avec mon mari, nous avons opté pour une méthode de planification familiale’’

’A Zinder, il y a beaucoup de femmes qui ont de motos. Je compte beaucoup sur elles pour développer mon business’’, a conclu Halima. 

Nadia Saidou : Coiffeuse vedette dans son quartier

Nadia Saidou, 19 ans, fréquente depuis quatre mois le centre de formation de l’ONG GRYK. Deux ans auparavant, elle était parmi les 100 filles de l’Espace Sûr de Zinder 1 de l’Initiative Adolescentes ‘’Illimin’ ’du Niger mise en œuvre par le gouvernement nigérien à travers les ONG locales, avec le soutien de l’UNFPA.

Sourire aux lèvres, en jeune professionnelle elle raconte sa joie. ‘’J’ai beaucoup de compétences en matière de coiffure. Dans mon quartier les filles et les femmes viennent pour que je les tresse ou pour l’entretien de leurs cheveux’’.  Nadia gagne environ 10.000 FCFA par semaine. Elle a déjà économisé 60.000 FCFA. ‘’ Avec mes économies j’ai payé une brebis, et le reste de l’argent a été utilisé par ma mère pour mettre en place devant notre porte un petit commerce de condiments’’, a-t- elle expliqué.

L’ambition de Nadia est d’avoir son propre salon de coiffure, après sa formation, pour venir en aide financièrement à sa maman et à ses deux sœurs. Nadia s’est mariée en juillet dernier.              ‘’Quand j’aurai mon premier enfant, je choisirai une méthode de longue durée pour espacer les naissances. Mon mari est très compréhensible. C’est lui-même qui me dépose souvent au centre de formation’’, explique la jeune coiffeuse qui, au passage, encourage les jeunes filles à avoir un métier pour ne pas tendre la main à quelqu’un.

Nana Firdaoussou : Confectionneuse de gâteau pour les cérémonies

‘’ Au début, j’avais peur. Je pensais que je n’arriverai pas à apprendre si vite la pâtisserie. Maintenant, je suis heureuse parce que je m’en sors très bien ’’, explique Nana Firdaoussou.

Agée de 19 ans et ayant quitté l’école en classe de 5ème, Nana Firdaoussou a commencé à construire son sens du leadership à l’Espace Sûr de Zinder de l’Initiative Adolescentes du Niger ‘’ Illimin’’ mise en œuvre par le gouvernement nigérien à travers les ONG locales, avec le soutien de l’UNFPA.

‘’ Aujourd’hui je reçois même des commandes pour les anniversaires et les cérémonies de mariage’’, s’est réjouie Nana Firdaoussou.

Chez Nana Firdaoussou, il y a des gâteaux pour toutes les bourses : de 5.000 F à 20.000 FCFA. Son rêve est de devenir propriétaire d’une unité de pâtisserie dans la ville de Zinder. Pour le moment, elle confectionne ses gâteaux à partir de chez ses parents où elle vit. 

 « Quand je confectionne un gâteau, je pars du principe que c’est moi qui vais le manger. Je ne prépare donc pas de produits que je n’aime pas et je sélectionne tout ‘’, confie l’adolescente. Nana Firdaoussou est très jalouse de son autonomie. ‘’ Celui qui va me prendre en mariage doit me laisser exercer mon travail de restauratrice’’, a-t-elle prévenue.