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Les jeunes représentent donc un atout mais ils sont aussi extrêmement vulnérables. Ils doivent faire face à de grandes incertitudes économiques et sociales. Trop souvent, leur potentiel n’est pas pleinement exploité parce qu’ils n’ont pas accès à des emplois productifs et décents.
 
Selon le BIT environ 88 millions de jeunes étaient au chômage en 2004, soit 47 pour cent du nombre total de chômeurs. Le taux de chômage des jeunes était de 15 pour cent, soit plus du double de la moyenne et nettement plus que dix ans auparavant. Le défi de l’emploi des jeunes ayant des implications à long terme à l’échelle de la collectivité, les gouvernements et la communauté internationale reconnaissent qu’il est politiquement urgent de relever le défi de l’emploi des jeunes : c’est une condition préalable pour éradiquer la pauvreté, assurer un développement durable, asseoir la paix.
 
Le Niger, à l’instar de la communauté internationale, célèbre chaque année, le 11 juillet, la Journée Mondiale de la Population.
 
L’édition 2006, est mise à profit pour sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur les questions de population et développement, et spécifiquement les questions intéressant la santé, l’éducation, l’emploi, et la participation des jeunes au développement.
 
Cette année, le thème retenu est : « les jeunes » (10 à 24 ans). En effet, d’après les résultats du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGP/H), 70% de la Population du Niger, sont âgés de moins de 25 ans ; d’où la nécessité de prendre en compte les besoins et les aspirations des jeunes. 
Cette année l’accent sera particulièrement mis sur des actions suivantes : 
- mettre en relief les rôles des jeunes dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de la CIPD ;
- identifier les mesures à prendre dans le sens de la participation des jeunes au développement socio-économique et culturel du pays ;
- impliquer directement les associations de jeunesse et les jeunes eux-mêmes dans la planification et la conception des activités de la JMP.
- etc.
Ces actions visent entre autre l’atteinte des objectifs suivants :
-Faire de la jeunesse, une force productive au service de la nation ;
-Promouvoir les droits et libertés des jeunes en leur offrant les possibilités de développer leur plein potentiel ;
-Garantir les droits à l’éducation de la jeune fille ;
-informer l’opinion sur les conditions de pauvreté, de discrimination et de violence dans laquelle vivent des nombreuses femmes et qui inhibent leur développement ;
-Amener les décideurs et les leaders politiques à accorder à la problématique de la jeunesse une attention particulière ;
-Impliquer les jeunes eux-mêmes à la recherche de solutions à leurs problèmes ;
-Favoriser la participation des jeunes aux actions qui déterminent leur avenir et celui de la nation ;
 
 
Message du Secrétaire général
 
11 juillet 2006
 
Le thème retenu cette année pour la Journée mondiale de la population, « Les jeunes », attire l’attention sur les défis sans précédent auxquels le nombre croissant de jeunes de nos sociétés doit faire face. Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale (plus de trois milliards de personnes) a moins de 25 ans. Les jeunes n’ont jamais été en si grand nombre, dans toute l’histoire de l’humanité, et ils sont bien trop nombreux à affronter des perspectives sombres.
Où qu’ils soient nés, les jeunes voient leur vie façonnée par des forces qui leur échappent, qu’il s’agisse de la prévalence de la pauvreté, de l’incidence de la criminalité, de la possibilité d’étudier et d’apprendre, des perspectives de trouver un travail décent ou encore de l’accès à des services de santé abordables. Et pourtant, les jeunes d’aujourd’hui, filles et garçons, sont aussi plus informés sur la vie que mènent leurs pareils dans d’autres parties du monde et ils sont nombreux à exiger que le fossé qui sépare les riches des pauvres soit réduit, et que des mesures soient prises pour augmenter les chances de chacun d’entre eux.
Il est clair qu’il faut répondre à leur appel. Après tout, s’occuper des jeunes n’est pas seulement une obligation morale, c’est aussi une nécessité économique impérieuse. L’une après l’autre, les études ont démontré qu’il est avantageux, tant pour les jeunes que pour la société dans laquelle ils vivent, d’investir dans l’enseignement, la santé procréative, la qualification professionnelle et l’emploi pour les jeunes. Ces bénéfices sont particulièrement importants dans le cas des filles : quand elles sont en bonne santé, que leur niveau scolaire est élevé et qu’elles ont accès à l’information, les jeunes femmes sont mieux à même de participer pleinement à la société et de contribuer à la vie locale.
L’éducation sexuelle et les soins de santé procréative sont des aspects particulièrement importants, mais souvent négligés, de l’autonomisation des jeunes. Quand ils y ont accès, les jeunes peuvent faire en toute connaissance de cause des choix mûrement réfléchis pour se protéger, participant ainsi à la lutte mondiale contre le sida. Ils peuvent aussi choisir plus sereinement le moment de fonder une famille.
Les décisions que prennent les jeunes façonneront notre monde et les perspectives des générations à venir. Et pourtant, quand les sociétés n’investissent pas dans les jeunes, ceux-ci se retrouvent inactifs, faute des moyens que donnent les ressources, la formation et l’accès à l’information. Il est clair que c’est aux pouvoirs publics qu’il revient de montrer l’exemple afin de corriger ces lacunes, mais c’est aussi à nous tous, dirigeants politiques, acteurs de la société civile et citoyens ordinaires, de contribuer à cette action, chacun à son niveau.
À l’occasion de cette Journée mondiale de la population, prenons la ferme résolution d’agir en faveur du bien-être et des droits fondamentaux des jeunes et œuvrons avec eux pour un monde meilleur.
Message de Thoraya Ahmed Obaid, Directrice ex�cutive de l�UNFPA
 
11/07/2006
Cette année, durant la Journée mondiale de la population, l’accent est mis sur les jeunes. D’une fillette de 10 ans à un jeune homme de 24, leurs besoins sont différents, leurs cultures diverses. Cependant, partout dans le monde, les jeunes veulent être entendus et participer. 
Ils possèdent les idées, la détermination et l’énergie nécessaires pour accélérer une action efficace aux fins de réduire la pauvreté et l’inégalité. Dans chaque région, les jeunes prennent actuellement des initiatives concernant le VIH/sida et d’autres problèmes qui menacent leur santé, leur éducation et leurs perspectives d’avenir. 
Les jeunes veulent préserver leur sécurité et leur santé. Ils veulent avoir la chance d’un avenir meilleur. Concernant la prévention du VIH, ils nous déclarent: “Les adultes disent que nous sommes trop jeunes pour savoir; nous disons que nous sommes trop jeunes pour mourir.” Concernant la planification familiale, les jeunes nous déclarent: “Les hommes doivent en partager la responsabilité avec les femmes.” Concernant la santé sexuelle et procréatrice, ils disent: “Les jeunes ont besoin de cette information. Elle modèle nos vies et retentit sur notre avenir.” 
Cependant, aujourd’hui, des millions de jeunes sont menacés par la pauvreté, l’analphabétisme, les risques liés à la grossesse et à l’accouchement, et le VIH/sida. Aujourd’hui, plus de 500 millions d’individus âgés de 15 à 24 ans vivent avec moins de deux dollars par jour; 96 millions de jeunes femmes des pays en développement ne savent ni lire ni écrire; et 14 millions d’adolescentes âgées de 15 à 19 ans deviennent mères chaque année. Chaque jour, 6 000 jeunes sont infectés par le VIH. 
Ces redoutables problèmes se situent au coeur des objectifs fixés par les dirigeants mondiaux pour réduire la pauvreté et améliorer la santé et le bien-être. Il est clair que les Objectifs du Millénaire pour le développement ne seront pas atteints à moins que les jeunes participent activement à la définition des politiques et à la programmation, que leurs voix soient entendues, leurs besoins satisfaits et leurs droits humains respectés. 
L’UNFPA se fait le champion des droits des jeunes à l’éducation, à la santé et à l’emploi. Nous reconnaissons que les investissements dans les jeunes promeuvent la croissance économique et sociale. La clef du succès est ici de maintenir les filles à l’école, de les doter des savoir-faire indispensables à la vie, de différer le mariage et la grossesse jusqu’à l’âge adulte, et de prévenir l’infection par le VIH. Les jeunes ont le pouvoir de faire avancer le développement. 
Durant la Journée mondiale de la population, centrons notre attention sur les jeunes et cherchons de nouveaux moyens de travailler côte à côte en tant que partenaires de développement. On dit souvent que les jeunes sont l’avenir, mais il est aussi vrai que les jeunes sont le présent et qu’il faut soutenir aujourd’hui même le rôle dirigeant qui leur revient. Comme l’a dit un jeune pair-éducateur, “Nous créons l’avenir, et il est grand.” 
 
Message de Marlène François Lays Représentante UNFPA Niger
 
 
Discours de Mme Le Ministtre de la Population et de l'action Sociale
Le Niger à l’instar de la Communauté Internationale, célèbre le 11 juillet de chaque année, la Journée Mondiale de la Population. La commémoration de cette journée me donne l’occasion, une fois de plus, d’intervenir sur les questions de population et développement et les principaux défis qui y sont liés. 
Pour cette année, le thème retenu est : « les jeunes de la tranche d’âge : 10-24 ans ».
Cette définition des jeunes est basée sur le critère de l’âge biologique, n’est qu’indicative et de référence.
Mesdames et Messieurs,
Le choix de ce thème n’est pas fortuit. En effet, les jeunes constituent une force dynamique pour des changements positifs en tant que leaders dans les organisations et partenaires valables pour soutenir les adultes. 
Avec des besoins différents de ceux des adultes, les jeunes offrent également des perspectives variées pour la planification et la mise en œuvre des actions de développement.
Cependant, dans les questions de population, la jeunesse a toujours été une grave préoccupation, car si elle n’est pas une fin en soi, la jeunesse n’est pas non plus une carrière.
Elle est un état de passage et une étape qui peuvent être déterminants pour le reste de l’existence, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif.
C’est pourquoi, si les jeunes s’orientent mal au départ, s’ils constituent un fardeau pour la nation par rapport à leur prise en charge sur le plan éducatif, sanitaire, économique et j’en passe, Eh bien, l’avenir est très lourdement hypothéqué et l’on a maintes raisons d’en être inquiétés.
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi de vous rappeler que la vision du monde qui convient aux jeunes est celle qui promeut et protège leurs droits, leur offre des possibilités de développement, accueille et respecte leur voix et leur point de vue, et les met à l’abri de la pauvreté, de la discrimination et de la violence de toutes sortes.
Mesdames et Messieurs,
Dans un tel monde, les jeunes possèdent les connaissances et le savoir – faire qui leur sont nécessaires, pour faire des choix volontaires, responsables, notamment dans les prises des décisions concernant leur santé sexuelle et reproductive.
Les jeunes apparaissent comme un élément moteur, un élément de progrès, ceci, nul ne le conteste.
Alors, une attention particulière sur ces jeunes doit être désormais notre préoccupation majeure car, sans l’implication effective de ceux-ci aux actions de développement, nos efforts voueront à coup sûr à l’échec. 
A cet effet, l’investissement dans les jeunes aidera, j’en suis convaincue, à briser la pauvreté rampante et atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Mesdames et Messieurs,
Selon les projections démographiques 2005-2050, la population du Niger est estimée à 12.943.800 habitants en 2006. Les jeunes âgés de 10 à 24 ans qui sont de 3.969.074, représentent 30,7 % de la population totale. 
La jeunesse, du fait de son rôle prépondérant dans le processus du développement socio-économique du pays, constitue une priorité des autorités politiques de la 5ème République. 
En effet, depuis 1999, on assiste à une nouvelle approche des problèmes des jeunes qui se matérialise par la création d’un département ministériel spécifiquement chargé de l’Insertion Professionnelle des Jeunes. 
Mesdames et Messieurs,
Cette décision procède de la volonté du Gouvernement, de créer de véritables conditions d’épanouissement de la jeunesse. L’objectif ultime étant de redonner confiance aux jeunes en développant des stratégies susceptibles de faire reculer durablement le chômage et de contribuer significativement à construire un modèle de développement plus riche en emplois et plus porteur de cohésion sociale.
A cet effet, les réalisations enregistrées sont nombreuses, dont par exemple :
• La définition et l’adoption d’une politique et d’une charte nationale de la jeunesse ;
• L’installation d’un Parlement des jeunes composé de représentants de toutes les régions du pays. Il constitue un maillon important de plaidoyer pour l’adoption de textes en faveur des jeunes. 
Mesdames et Messieurs,
Outre ces réalisations, le Niger a renforcé et réorienté le Service National de Participation. Durant ce service, les jeunes recrutés sont placés au service de la nation pour quinze (15) mois et sont utilisés sur des sites des travaux d’intérêt général.
Au cours de leur séjour, ils reçoivent une formation militaire et professionnelle leur permettant de mieux s’insérer dans le tissu social et économique du pays. 
Mesdames et Messieurs,
Depuis 2002, le service national de participation assure la formation de jeunes dans le domaine de l’agro–sylvo–pastoralisme, en raison de mille (1000) jeunes par an. A la fin de leur formation, ces jeunes sont dotés d’un équipement en vue de leur installation. 
Mesdames et Messieurs,
Cette nouvelle vision, traduite par plusieurs actions hardies d’insertion socio-économique des jeunes, a connu un début de formalisation à travers l’élaboration et la validation du Programme National d’Insertion Socio-économique des Jeunes en septembre 2003. 
Elle se poursuit aujourd’hui dans une perspective plus large par la conception et l’élaboration d’un Programme-cadre pour la Jeunesse.
Mesdames et Messieurs,
Malgré ces avancées, la problématique des jeunes et adolescents demeure préoccupante au Niger. 
En effet, les caractéristiques socioculturelles (tabous, religion) et les modes de relations dans la famille, dénient souvent aux jeunes, un certain nombre de droits, notamment ceux de disposer de leur propre santé sexuelle et reproductive, d’obtenir des informations adaptées à leurs besoins.
Par ailleurs, de plus en plus, des jeunes se retrouvent sans emploi ou au chômage. D’où la tentation de plus en plus remarquée pour un repli identitaire (modes, comportement anti-social ou à risques, etc.). 
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le voyez, l’engagement du Gouvernement en faveur des droits et des besoins des jeunes, est constant, permanent et sans équivoque. La jeunesse, on l’exalte partout dans le monde, parce qu’elle représente l’espoir du lendemain que l’on souhaite radieux. 
C’est pourquoi, malgré les besoins énormes en matière de santé, d’éducation, d’information et de participation aux actions de développement, nous nous engageons, à poursuivre les efforts avec un rythme plus soutenu, comptant sur l’esprit d’un partenariat renforcé entre nous et les différents partenaires au développement.
Aussi, dois-je inviter les jeunes, les parents, les services techniques de l’Etat, la société civile, les Agences de Coopération à s’y atteler davantage, pour un meilleur devenir de nos enfants.
Pour terminer, Mesdames et Messieurs, je saisis cette occasion, pour rendre justement un hommage mérité à nos partenaires au développement dont l’UNFPA, l’UNICEF, la Banque Mondiale, l’OMS, qui oeuvrent sans relâche à nos côtés, pour un mieux être de la population nigérienne en général et des jeunes en particulier.
 
Je vous remercie