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‘’ La visite à Déoulé nous a permis de mieux comprendre les besoins pour cette communauté d’avoir des agents de santé. Nous avons là, une forme d’autonomisation qui part d’une initiative locale est qui s’inscrit dans les priorités du Ministère en charge de la santé et des autres entités de l’Etat du Niger. Nous venons en appui à l’association des chefs traditionnels à travers le chef de canton de Déoulé pour répondre aux besoins définis par les populations’’, a déclaré le Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), M. Saidou Kaboré en visite dans la région de Tahoua du 16 au 19 février 2024.

Les étudiantes en santé du  canton 

Au centre-ouest du Niger dans la région de Tahoua, à environ 600km de Niamey, la capitale du Niger se trouve Déoulé, l’une des communes rurales du département de Bouza. Dans cette localité de plus de 35.000 habitants, le chef de canton, l’honorable Elhadji Mahaman Kadri Magori s’est engagé très tôt pour lutter - être autres -  contre  les décès maternels évitables et le mariage des enfants avec l’appui de l’UNFPA.

Les étudiantes et leurs parents au cours d'une réunion devant le Palais du chef de canton

’ Dans nos activités avec le soutien de l’UNFPA, nous avions sensibilisé les parents à inscrire et à maintenir leurs filles à l’école. Plusieurs d’entre elles ont étudié jusqu’à la fin du collège d’enseignement secondaire. Je me suis dit qu’il faut aller plus loin pour que ces filles instruites arrivent à apporter un changement dans notre communauté et surtout dans le domaine de la santé où il reste beaucoup à faire ’’, raconte l’honorable Elhadji Mahaman Kadri Magori.

 Le chef de canton de Déoulé accompagne depuis 2020 quatorze (14) filles issues des différents villages de son canton pour étudier dans le domaine de la santé. Une alternative concrète pour lutter contre le mariage des enfants, mais aussi pour disposer localement de ressources humaines en santé.

Le Représentant de l’UNFPA au Niger M. Saidou Kaboré échange avec l’honorable Elhadji Mahaman Kadri Magori, chef de canton de Déoulé.

Le canton de Déoulé, du fait de son enclavement est caractérisé par une rareté d’agents de santé de qualité qui le plus sont des agents contractuels et qui quittent la localité dès qu’ils trouvent une opportunité ailleurs. ‘’ Il nous faut des agents de santé qui vont rester avec nous pour s’occuper des populations. Et pour cela j’ai misé sur la main-d’œuvre locale’’, explique   l’honorable Elhadji Mahaman Kadri Magori.

Six (6) des quatorze (14) filles ont finalisé leur cycle d’agent de santé de base en 2023 et les huit (8) restant passeront leur examen cette année. Les six (6) admises de l’année passée continuent leurs études dans la section sage-femme pour revenir dans 3 ans servir dans le canton de Déoulé et au-delà tout le département de Bouza. 

Les parents de ces élèves se sont également engagés dans la prise en charge de l’hébergement et la sécurité des filles dans leur concession d’accueil à Tahoua où se trouve leur école.

Pendant les vacances ces filles sont reparties dans les différents Centre de Santé Intégré (CSI) du département de Bouza où elles sont encadrées par les agents de santé sous la supervision du chef CSI. ‘’Elles interviennent sur toute la chaine et elles constituent une réponse à l’insuffisance des agents de santé dans cette localité’’, explique le médecin chef du District Sanitaire de Bouza, Dr Frank Chabi qui participe aussi à l’encadrement de ces jeunes filles pendant les vacances.

‘’ Au niveau du CSI, elles font beaucoup de pratique pendant leur stage grâce à la disponibilité des agents sur place. L’année passée la présence de ces jeunes agents de santé au CSI de Déoulé a suscité une fréquentation importante des femmes du canton’’, a souligné le médecin chef du District Sanitaire de Bouza.

Les étudiantes  en santé du canton de Déoulé avec en compagnie du staff de l'UNFPA. 

‘’ C’est une source de fierté et d’orgueil pour nous en voyant nos filles dans le CSI en train de travailler en tant qu’agent de santé. Cela nous motive à venir. C’est vraiment bien et formidable. Nous sommes très reconnaissants envers notre chef de canton et nous remercions l’UNFPA pour son accompagnement’’, se réjouit Zeinabou, ménagère à Déoulé. 

’Avec le potentiel des filles ainsi développé nous allons bâtir de façon durable, l’amélioration de la santé de la femme, de la jeune fille et de l’enfant pour le mieux-être des populations’’, a souligné le Représentant Résident de l’UNFPA au Niger.