‘’ Elles vivent vidées de tout. Même les plus courageuses finissent par s’isoler. Elles ont besoin de retrouver leurs maris. Elles ont besoin d’avoir des enfants. Elles ont besoin de retrouver leurs communautés. Tout ça la fistule leur avait retiré’’, explique Dr Abdoulaye Idrissa, du Centre National de Référence des Fistules Obstétricales (CNRFO) dont les travaux de réhabilitation sont presque terminés avec un taux d’exécution qui dépasse les 90%. La fin des travaux est prévue pour la fin de ce mois d’octobre.
La réhabilitation du CNRFO intervient dans le cadre de l’Initiative Spotlight, financée par l’Union européenne et mise en œuvre par quatre agences onusiennes à savoir l’UNICEF, UNFPA, le PNUD et ONUFEMMES pour soutenir les efforts du Niger dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG).
C’est dans ce centre national de référence que le chirurgien urologue, Dr Abdoulaye Idrissa, redonne espoir et vie aux femmes victimes de la fistule obstétricale. Toutes les femmes admises au centre l’appellent affectueusement ‘’Baba’’, autrement dit Papa. Ce sobriquet ne lui avait pas été collé à cause de son âge, mais plutôt parce qu’il aide ces femmes meurtries par la maternité et le plus souvent rejetés par leurs proches à renaître.
‘’ Nos papas nous ont mis au monde. La fistule nous a tué. Tu nous as ramené au monde. Tu es notre papa’’, a témoigné une femme guérie de la fistule.
‘’ La réhabilitation du CNRFO va sans nul doute améliorer le confort de vies de ces femmes qui avant d’être admises au centre ont perdu l’estime de soi. Certaines rentrent totalement désemparées ; ignorant leurs noms et prénoms. Pour leurs âges n’en parlons même pas ’’, raconte Dr Abdoulaye Idrissa.
Cette réhabilitation dont la fin des travaux est prévue pour la fin de ce mois d’octobre intervient dans le cadre de l’Initiative Spotlight, financée par l’Union européenne et mise en œuvre par quatre agences onusiennes à savoir l’UNICEF, UNFPA, le PNUD et ONUFEMMES pour soutenir les efforts du Niger dans la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Les travaux sont exécutés par le Génie militaire et un cabinet d’architecture assure le contrôle.
Selon le Dr Abdoulaye Idrissa, la fistule obstétricale est e une communication anormale entre l'appareil génital et l'appareil urinaire de la femme et intervient pendant l’accouchement. ‘’ Elle touche le plus souvent les femmes qui ont un problème à l’accès aux soins. Elle survient parmi les plus pauvres des pauvres’’, a-t-il ajouté.
Pour Dr Abdoulaye Idrissa, il y a une avancée au Niger dans la prise en charge de la fistule obstétricale. A travers les campagnes de sensibilisation les populations ont été informées sur la prévention mais également sur la prise en charge gratuite de la fistule obstétricale. ‘’ Depuis elle font recours au traitement’’, a-t-il ajouté.
Au CNRFO de Niamey, c’est en moyenne huit (8) femmes qui sont opérées par semaine. Elles viennent de toutes les régions du Niger et même des pays voisins. Au cours de cette année 2023, elles sont au nombre de 376, les femmes qui ont été opérées de la fistule obstétricale.
Chaque année des camps de formation et d’opération chirurgicale de la fistule obstétricale sont organisées à travers le pays. Cette année, ils sont 32 chirurgiens formés sur la prise en charge des cas simples de des fistules.
Une fois l’opération intervenue, les femmes restent au centre pour des conseils et des accompagnements après la longue période de traumatisme. En suite commence la réinsertion socioéconomique pour permettre à la femme guérie de bien s’insérer sur le plan économique une fois qu’elle regagne son milieu d’origine.