Vous êtes ici

- Niamey, le 06 février 2009 - 
Le Niger a célébré le vendredi 06 février 2009 la Journée Internationale « Tolérance Zéro » contre les Mutilations Génitales Féminines. Le thème retenu pour cette édition est « Volonté politique au centre des actions de lutte contres les Mutilations Génitales Féminines ». A cette occasion, la Première Dame, Hadjia Laraba Tandja, Marraine de lutte contre la mortalité maternelle, a présidé, au Palais des Congrès de Niamey, la cérémonie de lancement officiel, en présence des Députés Nationaux, des membres du Gouvernement, des épouses du Président de l’Assemblée Nationale et du Premier Ministre, de Représentants des Institutions Internationales, des ONGs et Associations et de plusieurs personnalités.

A cette occasion, la Première Dame, Hadjia Laraba Tandja, a rappelé que dans le cadre du combat contre les MGF, elle a pris part en octobre 2008 à la rencontre des Premières Dames de l'Afrique de l'Ouest tenue à Ouagadougou sur la question de la pratique transfrontalière des Mutilations Génitales Féminines. Au cours de cette rencontre, a précisé Hadjia Laraba Tandja, ''nous avons réaffirmé toute notre détermination à lutter pour l'éradication de cette pratique odieuse ». La Première Dame a enfin exprimé sa conviction qu'avec la volonté affichée des autorités publiques et la détermination de tous les acteurs, notre pays peut atteindre à l'horizon 2015, le noble objectif "Tolérance zéro aux Mutilations Génitales Féminines ".

Dans le discours qu’il a prononcé, le Président du Groupe Thématique Genre du Système des Nations Unies, M. Yacine Diallo, a indiqué qu'au Niger, le taux de prévalence de la pratique des Mutilations Génitales Féminines connue sous l’appellation courante « d’excision », est d'environ 2%. "Un niveau relativement bas, mais qui ne doit pas masquer toute la gravité de la situation d'autant plus que les disparités sont fortes selon les régions, les groupes ethniques et les groupes d'âges, d'autant plus que l'intégrité physique de dizaines de milliers de femmes est compromise ", a-t-il précisé. Le taux de prévalence varie ainsi de 0,1 à 12% selon les régions ; de 0,2 à 65,8%, selon les groupes ethniques. La dernière Enquête Démographique et de Santé (EDSN-2006) révèle que dans 55% des cas, l'excision est intervenue dès la petite enfance. Cette pratique est donc une réalité au Niger, un problème de santé qu'il y a lieu de combattre. Le président du Groupe Thématique Genre du Système des Nations Unies a saisi l'opportunité de cette cérémonie pour rendre un vibrant hommage à la Première Dame Hadjia Laraba Tandja pour son constant engagement et ses efforts en faveur de la promotion de la santé maternelle, car, a-t-il relevé, les Mutilations Génitales Féminines sont également un problème de santé maternelle. " Avec la conjugaison de vos efforts en tant que Marraine de lutte contre la mortalité maternelle, ceux du gouvernement et de la société civile, le taux de prévalence des mutilations génitales féminines qui était de 5% selon l'EDSN 1998, se situe à 2,2% en 2006 ". Ces résultats encourageants témoignent d'une volonté politique qui mérite d'être poursuivie et consolidée". 

M. Yacine Diallo a réaffirmé l’engagement du Système des Nations Unies à accompagner les efforts de lutte contre les Mutilations Génitales Féminines au Niger, car, il est urgent d’agir, quand on sait à quel point les conséquences de ces actes sur les femmes, les filles et les enfants sont handicapant, humiliant et constituent une violation flagrante de leurs droits. Dans cet élan, il a souligné que l’UNICEF, l’OMS et l’UNFPA et le Comité Interafricain de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes ont signé en 2005 une Lettre d’Entente qui a débouché sur la création du « Groupe Régional Inter-Agences contre les Mutilations Génitales Féminines». Il s’agit à travers cette démarche, de partager les expériences et le savoir-faire en matière de lutte contre les MGF.
Le Président du Groupe Thématique Genre du Système des Nations Unies, a remercié la Coopération Espagnole pour son appui financier à la Commémoration de cette Journée du 06 février et félicité le Comité national de lutte contre les Pratiques traditionnelles néfastes (CONIPRAT), qui a fait de la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines son principal cheval de bataille avec des résultats appréciables.
Dans son intervention, lors de cette cérémonie, la Présidente du Comité nigérien sur les pratiques traditionnelles (CONIPRAT), Mme Boubé Fatouma, a rappelé que l’ONG CONIPRAT a pour mission essentielle d'éradiquer les pratiques traditionnelles néfastes à la santé et de promouvoir celles qui sont bénéfiques.
La présidente du CONIPRAT a par ailleurs indiqué que son ONG intervient dans 90 villages, hameaux et îles. Elle a rappelé que 122 exciseuses de la région de Tillabéry, de la Communauté Urbaine de Niamey et de la région de Diffa, ont déposé leurs couteaux et lames. Dix sept (17) autres viennent d'être identifiées en novembre 2008 dans le département de Say et 219 brigades de vigilance sont installées dans 40 hameaux et îles.
La Journée internationale “ Tolérance zéro à MGF d’ici 2010 ” a été instituée par le Comité Interafricain sur les pratiques traditionnelles ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CI-AF) lors d’une Conférence internationale tenue à Addis Abéba 6 février 2003.