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« Tout le monde compte »

Un programme riche en activités et un message des jeunes au Chef de l’Etat

Le Niger, à l’instar de la Communauté Internationale, a célébré le 11 juillet la Journée Mondiale de la Population. La commémoration s’est faite à travers plusieurs activités dans différentes régions du pays, notamment Agadez, Diffa Dosso, Maradi, Niamey, Tillabéri et Zinder.

 

La ville de Tahoua, capitale régionale de l’Ader, a été retenue par le Gouvernement pour accueillir le lancement de l’édition 2010 de la Journée Mondiale de la Population dont le thème est « Tout le monde compte ». Ce thème était au centre de toutes les activités organisées dans le cadre de l’événement. Il y avait au menu de ces activités qui se sont déroulées sous le haut patronage de la Ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Sanady Tchimaden Hadattan, des conférences-débats, des activités culturelles, des visites de terrain aux populations démunies. Ces activités ont été également rehaussées par la présence du Ministre de la Jeunesse et des Sports, le Général de Brigade Maï Manga Oumara, du Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Niger, M. Yacine Diallo, du Gouverneur de la région, le Colonel Sani Issa Kaché et de plusieurs autres personnalités.
Un groupe de jeunes et adolescents a remis à Madame la Ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant un message interpellant les Parents et le Chef de l’Etat (voir encadré).

Les conférences-débats

La première conférence-débat, qui rentre dans le cadre de la « Journée d’information, de sensibilisation et de plaidoyer sur les rôles de la Société Civile dans le traitement et la diffusion des données sur les interrelations population et développement », a été animée par le Président de l’Organisation Nigérienne pour le Développement à la base du Potentiel Humain (ONDPH), M. Idé Djermakoye. Dans une intervention à cette occasion, le Conseiller Technique de la Ministre en charge de la Population, M. Madou Adamou, a relevé que cette conférence-débat vise le renforcement des capacités de la société civile sur la gestion des questions de population au Niger. 
Le conférencier Idé Djermakoye a axé son intervention sur l’intégration des concepts interrelations population et développement dans les plans sectoriels et projets, la promotion du leadership pour une meilleure connaissance des interrelations population /développement dans un contexte de mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de la Stratégie de Développement Accélérée et de Réduction de la Pauvreté (SDRP), les rôles et les responsabilités des organisations de la société civile dans la réduction de la mortalité maternelle, néonatale, et infantile au Niger, le plaidoyer pour une contribution efficace à la gestion des questions de population. 
La deuxième conférence présentée par le représentant de l’Institut National de la Statistique (INS) Mr Soumana Harouna a porté sur le thème « Population et Pauvreté ». Les participants à cette conférence ont ainsi été édifiés sur l’importance des données statistiques dans l’atteinte des OMD et le défi que constitue l’accroissement rapide de la population.

Une soirée culturelle riche en couleur à la Maison de la culture Albarka Tchibao

Le programme de la Journée Mondiale de la Population a été aussi marqué par une soirée culturelle à la Maison de la Culture Albarka Tchibao de Tahoua. Les autorités et le public présents à cette nuit culturelle ont pu apprécier les prestations des troupes artistiques, notamment celle de ANIMAS SUTURA, portant sur des thèmes relatifs aux questions de population, le dépistage du VIH, la planification familiale, la santé de la reproduction, l’enregistrement des enfants à la naissance.

 

Le lancement officiel de la Journée Mondiale de la Population

Le clou des manifestations a été la cérémonie de lancement officiel de la Journée par la ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et la Protection de l’Enfant, Mme Sanady Tchimaden Hadattan. C’était en présence de son homologue de la Jeunesse et des Sports, le Général de Brigade Maï Manga Oumara, et d’autres personnalités dont le Gouverneur de la région et le Représentant Résident de l’UNFPA au Niger. La population de la communauté urbaine de Tahoua dans sa diversité a répondu présente à la cérémonie de lancement de cette Journée Mondiale de la Population. Le public a fortement apprécié la musique de l’orchestre Azna de l’Ader, les chants de la troupe des filles relatifs aux questions de population, et le sketch de l’humoriste Ada de ANIMAS SUTURA. 
Au chapitre des discours, il y a eu après le mot de bienvenue de l’Administrateur Délégué de la Communauté Urbaine de Tahoua et avant le discours de lancement de la Ministre, l’intervention du Gouverneur de la région et celle du Représentant Résident de l’UNFPA au Niger.

Le Gouverneur de la Région, le Colonel Sani Issa Kaché, a d’abord remercié le Président du Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie (CSRD) et le Gouvernement de transition pour le choix de Tahoua pour la célébration de l’édition 2010 de la Journée Mondiale de la Population. Il a ensuite présenté le tableau démographique de sa région qui couvre une superficie de 113.000 km² pour une population estimée à 2.658.000 habitants, avec un taux d’accroissement de 3,21%, un âge moyen au 1er mariage pour les filles de 15,5 ans et un taux de fécondité de 7 enfants par femme, tandis que le taux de prévalence contraceptive moderne est de 5% seulement.

Des données fiables de population : une condition de la bonne gouvernance
Quant au Représentant Résident de l’UNFPA, M. Yacine Diallo, il s’est appesanti sur l’importance du thème de la Journée Mondiale de la Population. Le thème « Tout le monde compte, », a-t-il indiqué « est d’une importance capitale, car il attire l’attention de tous les acteurs, Gouvernement, Partenaires Techniques et Financiers, société civile, communautés, familles, individus sur l’importance de la prise en compte des données de population, données individuelles et collectives, comme outils de planification et d’aide à la prise de décision pour le développement. » Pour appuyer ces propos, le Représentant Résident de l’UNFPA au Niger a expliqué que, les « données sur la population fournissent un éclairage déterminant dans la gestion de notre bien-être. Elles peuvent relever des situations frappantes dans un pays, au sein d’une communauté et permettre en conséquence de lancer à temps l’alerte, de mobiliser tous les partenaires, de prendre des mesures à la hauteur de la gravité et de l’étendue de la situation. » En guise d’illustration, M. Yacine Diallo a évoqué, en ce qui concerne le Niger, des indicateurs de santé maternelle, infantile, de distribution spatiale, de mouvements des populations, d’entrées et sorties des populations, de vitesse de la croissance démographique, des pratiques et comportements cruciaux pour le renouvellement des générations, de fécondité et mortalité, de la pandémie du VIH, et des violences basées sur le genre, résultant des Enquêtes Démographiques, Recensements et Enquêtes Démographiques et de Santé. Ces informations ont permis au Gouvernement de définir et mettre en œuvre des politiques, des plans et programmes de développement, dont la Stratégie de Développement accéléré et de Réduction de la Pauvreté (SDRP), la Déclaration du Gouvernement en matière de Politique de la Population (DGPP), la Politique Nationale du Genre, le Plan de Développement Sanitaire. «Des données fiables aident les dirigeants et les responsables à prendre des décisions en connaissance de cause pour lutter efficacement contre la pauvreté et la faim, promouvoir l’éducation, la santé et l’égalité entre les hommes et les femmes. Des données fiables permettent également de développer des stratégies pour maîtriser la croissance démographique, faire face avec efficacité aux urgences humanitaires y inclus l’insécurité alimentaire. L’accès à des données fiables est l’une des conditions de la bonne gouvernance, il aide à mieux suivre les progrès vers les Objectifs du Millénaire pour le Développement et progresser rapidement vers leur réalisation, et assurer ainsi la dignité et les Droits Humains de tous » a expliqué M Yacine Diallo. Aussi, compte tenu de l’importance qu’accorde l’UNFPA au Recensement, il a réaffirmé l’engagement de l’Institution qu’il représente à accompagner le Gouvernement du Niger dans sa volonté d’organiser le 4ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGP/H) et les études et recherches pertinentes en matière de population et de développement.

La Journée Mondiale de la Population : une occasion pour sensibiliser sur les enjeux liés à la relation population et développement

En lançant officiellement la Journée Mondiale de la Population, la Ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et la Protection de l’Enfant, Mme Sanady Tchimadem Hadattan, a d’abord tenu à transmettre à « la vaillante population de l’Ader, les salutations du Président du CSRD, le Général de Corps d’Armée Djibo Salou ». Cette Journée Mondiale de la Population, a indiqué la Ministre doit être l’occasion pour sensibiliser toutes les couches de la population sur les enjeux liés à la relation population et développement, et mettre en relief l’importance des données dans la planification de toutes les actions. « Les données aident à prendre les bonnes décisions » a-t-elle souligné. Conscientes de cela, les autorités ont fait des statistiques une priorité, a indiqué Mme Sanady Tchimaden Hadattan, qui a également rappelé les initiatives du Gouvernement dans ce sens, dont la Loi sur l’utilisation des statistiques et la création de l’Institut National de la Statistique. Elle a ainsi appelé toutes les couches de la société à s’impliquer dans la collecte, le traitement et la diffusion des données.

Une visite de terrain aux Femmes victimes de la fistule à la Maternité Tassigui de Tahoua

 

Après le lancement officiel de Journée, la Ministre, accompagnée du Représentant Résident de l’UNFPA au Niger et du Gouverneur, a rendu une visite aux femmes fistuleuses au niveau de la maternité Tassigui de Tahoua. Elle leur a remis un don de vivres et des produits d’hygiène et d’entretien. Appréciant la visite de cette délégation, Dr Diallo Moustapha Directeur de ce Centre régional de référence en matière d’affection gynécologique a indiqué qu’il s’agit d’un geste très réconfortant dont ses patientes ont besoin. Selon Dr Diallo, ce centre d’accueil des femmes fistuleuses qui fonctionne depuis 2007 a accueilli 113 femmes souffrant de fistules dont 89 ont subi des opérations avec succès. Les cas les plus compliqués au nombre de 5 ont été référés à Niamey. Actuellement 16 patientes attendent d’être opérées. Comme l’explique Dr Diallo Moustapha, à l’origine de la souffrance de toutes ces femmes se trouvent un accouchement qui fait suite à un travail difficile, long, non ou mal assisté et le mariage précoce. A titre illustratif, Dr Diallo Moustapha a indiqué que parmi les femmes fistuleuses, 2 ont contracté leur mariage à l’âge de 8 ans, sont tombées enceintes à l’âge de 12 ans et ont fait leur fistule à cette première grossesse. Leurs opérations ont été couronnées de succès. Une autre femme de 60 ans a contracté sa fistule à 14 ans et de c’est seulement 46 ans après, qu’elle est venue se faire opérer avec succès.
Pour les femmes fistuleuses, qui viennent de la région et même de celle d’Agadez, la maternité Tassigui constitue le centre de l’espoir. Ce centre qui a été réhabilité par le projet santé FAD II, fonctionne essentiellement grâce à l’appui de l’UNFPA. En effet, le Fonds des Nations Unies pour la Population a renforcé le plateau technique par la fourniture des équipements, du matériel chirurgical, et a assuré la formation des prestataires et la prise en charge gratuite des opérations et la réinsertion sociale des femmes guéries, après qu’elles aient reçues une formation pour l’exercice des activités génératrices de revenus.